Categorie - Questions de victimes de harcèlement sexuel |
QUESTION:Gédédoutes/06 mai 2012 12:53:28 |
Elle n'a plus cessé son harcèlement: Le début de cette histoire remonte à environ six ans. J'étais à cette époque tout jeune assistant dans le milieu académique. Après une rencontre anodine dans les couloirs de l'université, une étudiante que je ne connaissais pas m'envoya un mail pour me demander si je voulais bien correspondre avec elle. Un peu à reculons, je finis par accepter et nous échangeâmes quelques mails sur des thèmes scientifiques ou concernant les études. Très rapidement, la tonalité de ses mails s'est muée en grandes déclarations si bien que je fus contraint de lui signifier que cette correspondance devrait en rester là – ce qu'elle ne fit (me semble-t-il à cette époque) pas trop de difficultés à comprendre. Quelques mails laissés sans réponse la découragèrent. Les aléas de la vie académique me conduisirent pour trois bonnes années à l'étranger. De retour – en dehors des cadres de l'université cette fois – je recroisai la même (entre-temps ancienne) étudiante. Nous prîmes un café, bûmes quelques verres, amicalement. Aucun contact physique d’aucune sorte n’eut lieu – et pourtant le fol espoir de sa part de voir s’établir une relation. Je dus donc à nouveau lui faire comprendre que je n'étais pas intéressé. Elle ne le comprit pas. Je rompis tout contact. Depuis – il y a trois ans de cela – elle n'a plus cessé son harcèlement. Déboulant dans mon laboratoire. S'arrangeant pour se trouver dans les mêmes trains que moi. M'écrivant lettre sur lettre (dont je n'ai décacheté aucune), sans compter les mails – qui varient des déclarations romantiques aux insultes, menaces à peine voilées contre ma partenaire, tentatives d'éveiller ma jalousie et visions scabreuses pour ne pas dire obscènes. Aujourd’hui me parviennent encore entre trois et quatre lettres par années et un ou deux mails par mois. Les autres types de harcèlement ont cessé. Nous ne nous sommes jamais revus. La plupart des amis avec lesquels j'ai discuté du cas m'ont conseillé d'ignorer systématiquement les messages en question. Cette situation néanmoins me pèse – et surtout le souci de sa santé à elle. J'ai jusqu'à ce jour toujours conclu que j'étais la personne la moins bien placée pour l'aider en quoi que ce soit… Et pourtant, la voir perdre de si longues années à nourrir de si vains espoirs est moralement difficile à assumer – même si je conçois bien que je ne suis dans le fond qu'une surface de projection pour quelque chose avec quoi je n'ai pas grand chose à voir. Que me conseillez-vous de faire? Merci d’avance de votre temps et votre lecture. |
REPONSE:L'équipe de non-c-non.ch/09 mai 2012 09:26:21 |
Votre question actuelle sort des limites de la loi sur l’égalité. A l’époque où vous étiez assistant, la loi vous protégeait, ce qui n’est plus le cas maintenant, car le harcèlement sexuel ne se produit pas dans le cadre d’une relation de travail. En effet, seul celui-ci est interdit par la loi sur l’égalité qui sert de référence pour ce site. Cependant, les faits que vous décrivez constituent bien du harcèlement sexuel et les différents agissements (insultes, menaces…) sont des infractions pénales punies sur plainte. Que cette situation vous pèse est compréhensible. Mais ce n’est pas à vous « d’aider » la personne qui vous harcèle. Comme vous le dites vous-mêmes, vous êtes la personne la moins bien placée pour ce faire. « Ignorer systématiquement les messages en question » n’est pas non plus une réponse adéquate. La personne peut y voir un encouragement à continuer. Pour mettre un terme aux agissements de cette personne, vous pourriez peut-être, si vous avez gardé les lettres et courriels importuns, lui écrire pour lui demander de cesser de vous contacter sous peine de plainte pénale. Cette mise au point lui fera peut-être prendre conscience qu’on ne peut dépasser les limites sans conséquences… |
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