Categorie - Questions de personnes en apprentissage ou en stage |
QUESTION:laurence/24 juillet 2014 07:35:58 |
Je travaille depuis 3 ans avec un chef qui a une conduite très légère avec moi (bisous dans le cou, propos déplacés sur ma tenue vestimentaire, tu devrais mettre des habits plus serrés, propositions d'activités pornographiques avec lui...). Je viens d'apprendre qu'il a été licencié suite à une plainte de deux femmes d'un autre service. J'ai toujours réagi à la rigolade avec lui, je le remettais à sa place pour qu'il n'ait pas plus loin. Il ne m'a jamais fait peur, car il n'a jamais été plus loin. Est-ce que vous pensez que je dois parler à la direction. Il me semble que non, mais c'est vrai qu'en y repensant c'était vraiment lourd, je me disais chaque matin "qu'est-ce qu'il va encore inventer pour m'embêter". Merci pour votre réponse. |
REPONSE:L'équipe de non-c-non.ch/25 juillet 2014 09:06:56 |
Tu devrais mettre des habits plus serrés: Il semble que maintenant que vous n’êtes plus confrontée à votre chef, vous arrivez mieux à évaluer la gravité de son comportement. C’est compréhensible, souvent on a tendance à minimiser ce qui nous arrive pour pouvoir y faire face. Parler à votre direction vous permettrait de tourner définitivement la page de cette expérience professionnelle difficile. Préparez-vous à cette discussion : notez le plus précisément possible les faits que vous décrivez dans votre question en citant par exemple les mots utilisés par votre chef, si possible leur fréquence, et aussi les effets qu’ils avaient sur vous, sans les minimiser. Si vous y pensiez chaque matin, c’est que vous étiez perturbée par ces agissements, même si devant lui vous preniez son comportement à la rigolade. Si nécessaire faites-vous aider pour établir cette liste, par quelqu’un en qui vous avez confiance, un-e ami-e, un syndicat, le service social de votre administration, etc. Et si lors de l’entretien, il est trop difficile de décrire ces faits, vous pourrez remettre la liste à votre direction. Peut-être la direction va vous demander pourquoi vous n’avez pas parlé plus tôt. Réfléchissez à cette question et préparez une réponse. Selon notre expérience, les victimes de harcèlement se taisent souvent par peur d’être licenciée, d’aggraver la situation jusqu’à ce qu’elle devienne insupportable, d’être perturbée dans leur travail… Souvent, elles ne parlent qu’une fois licenciées ou après un avertissement. Heureusement pour vous, dans votre cas, c’est votre chef qui a été licencié, ce qui libère aussi votre parole. Profitez-en pour expliquer vraiment ce que vous avez vécu. Comme deux collègues se sont déjà plaintes, votre direction sera certainement plus attentive à ce que vous dites, et, espérons-le, va améliorer la prévention du harcèlement sexuel dans l'établissement. |
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