Categorie - Questions de victimes de harcèlement sexuel |
QUESTION:distance/01 avril 2012 12:59:12 |
"Tu sors de chez moi immédiatement": Bonjour, Je suis très en colère. Mon expérience m'a appris à faire attention au harcèlement sexuel. J'ai toujours pris des mesures pour m'en protéger. Dans mon entreprise, le patron nous a offert un apéritif pour nous féliciter de nos résultats. La soirée, qui était particulièrement arrosée, s'est déroulée dans sa propriété. Je fais toujours attention de ne pas boire de l'alcool. Tout s'est bien passé. Je suis rentrée chez moi avec ma voiture, seule, vers 22h. A 22h30, on a sonné à ma porte, j'ai ouvert, c'était un collègue qui me ramenait mon écharpe. Il est entré sans que je le lui propose. J'ai tout de suite senti un malaise. Alors que nous étions encore près de la porte d'entrée, il s'est approché de moi. J'ai immédiatement ouvert la porte, je suis sortie sur le pallier et j'ai crié très fort: "tu sors de chez moi immédiatement", ce qu'il a fait. Depuis, je vis un cauchemar au travail, il est allé raconter que j'avais couché avec lui. Il me traite comme si j'étais sa maîtresse, il est marié. En même temps, il est insultant à mon égard. Je ne sais pas quoi faire, je travaille essentiellement avec des hommes et j'ai l'impression qu'il sont tous complices. Les femmes travaillent dans le secrétariat et moi, je suis sur le terrain avec eux. Dois-je changer de travail? ou ai-je une chance de faire cesser ce cauchemar? |
REPONSE:L'équipe de non-c-non.ch/03 avril 2012 09:47:13 |
Vous avez eu une réaction adéquate qui vous a certainement évité une agression plus grave. Et vous subissez maintenant les conséquences que subissent souvent les femmes qui se défendent. En effet, un harceleur démasqué et stoppé utilise souvent le harcèlement psychologique pour se venger. Mais, cette arme est aussi souvent utilisée par ceux qui arrivent à leur fin pour maintenir la victime sous leur pouvoir et qu’elle garde le silence. Vous avez donc bien fait de vous défendre. Même si les premiers faits se sont déroulés chez vous, ils peuvent être considérés comme du harcèlement au travail, étant donné les liens professionnels qui existent entre vous et le harceleur. De plus, le harcèlement sexuel et psychologique de représailles se passe sur les lieux de travail, vous êtes protégée par la loi sur l’égalité : l’employeur doit prendre toutes les mesures pour faire cesser le harcèlement sexuel. Que faire ? Essayez de vous trouver des allié-e-s pour faire cesser les agissements de votre collègue. - Parmi vos collègues masculins, pouvez-vous, malgré vos impressions, trouver un ou deux hommes qui vous considèrent d’abord comme une professionnelle avant de voir en vous une femme? Si oui, pouvez-vous leur demander de vous soutenir en se désolidarisant de ceux qui diffusent cette rumeur ? - Parmi les femmes, savez-vous s’il y en a qui ont déjà subi les agissements de cet homme ? Si non, essayez de mener une petite enquête discrète avant de raconter votre histoire. Si oui, vous pouvez entreprendre une action commune. Avec l’aide de vos allié-e-s, vous pouvez organiser des réactions qui feront cesser la rumeur (ne pas rire aux plaisanteries du harceleur, lui dire de cesser ses allusions auxquelles personne ne croit, ne pas continuer à propager la rumeur, etc.). Si vous maniez l’humour grinçant et déconcertant et que vous vous sentez à l’aise avec ce type de réaction, dans votre situation, le mieux serait de désarçonner au plus vite le harceleur en vous adressant ouvertement à lui devant vos collègues (oralement ou par courriel) afin de retourner la situation à votre avantage. Y a-t-il une politique anti-harcèlement dans votre entreprise ? S’il y a une politique, et si vous n’arrivez pas à faire stopper le harceleur, suivez la procédure indiquée. S’il n’y a pas de procédure, adressez-vous à votre patron pour lui demander d’intervenir. S’il ne veut rien entendre, faites intervenir un syndicat. Si vous quittez votre emploi c’est donner raison au harceleur qui pourra continuer en toute impunité à s’en prendre à d’autres femmes. Si vous avez le courage de continuer à vous défendre, c’est le meilleur moyen de lui montrer votre détermination et ça pourrait le stopper. Ce choix vous appartient, ce qui est déterminant, c’est comment vous vous sentez dans cette situation. |
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Les réponses aux questions concernant le droit français sont élaborées par l'AVFT , Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, www.avft.org